iT-News (L’imprimante 3D Dagoma DiscoEasy200) – peut croire à l’impression 3D ? Jusque-là, le concept ne semblait pas vraiment retenir massivement l’attention du grand public. Trop cher, trop compliqué, encombrant et finalement pas indispensable !
Le français Dagoma s’est cependant lancé dans l’aventure en proposant une imprimante 3D qui résout deux des écueils énoncés plus haut : elle n’est pas (trop) chère et elle est facile à utiliser. On aurait donc trouvé une vraie imprimante grand public alors ?
Il y a de ça, mais pas encore complètement : d’une part, à 299 euros en kit open source à monter soi-même ou à 399 euros montée, ce n’est pas encore un produit spécialement bon marché, et d’autre part le design très roots (ou plutôt l’absence de design) rend difficile son installation dans un salon.
Une machine de geek pour geek ? Il y a un peu de ça aussi, mais les équipes de Dagoma ont travaillé leur sujet pour faire de la DiscoEasy200 (qui remplace la Discovery200 que j’avais testée) une imprimante particulièrement facile à utiliser malgré son look d’usine à gaz miniature. Mes compétences en montage étant aussi limitées que ma patience, inutile de vous dire que j’ai opté pour la machine livrée montée pour mon test. Je ne peux donc pas vous parler des joies du montage, ce qui tombe assez bien puisque l’objet de cet article est justement de parler d’une machine facile et accessible à tous par simple appui sur un bouton.
Pas de fils, pas de drivers, juste de la simplicité
L’idée : pas de connectique, pas de logiciel ni de driver à installer, la DiscoEasy200 est censée fonctionner out of the box : vous la branchez sur le secteur, vous insérez le fil de résine plastique dans la buse (c’est à l’impression 3D ce que la cartouche d’encre est à l’impression papier classique), vous récupérez un fichier 3D quelque-part sur l’un des nombreux sites de partage de fichiers 3D (dont une liste avec moteur de recherche est fournie sur le site Dagoma), vous le copiez sur la carte Micro-SD fournie avec l’imprimante, vous insérez la carte dans l’imprimante, et vous lancez l’impression.
Avouons-le : c’est assez magique. Si vous voulez aller un peu plus loin dans l’élaboration de vos impressions, sachez qu’il est possible de modifier la résolution comme pour une impression classique en utilisant le logiciel d’édition 3D Cura fourni gratuitement sur la carte mémoire, mais que cela prendra plus longtemps et que cela consommera davantage de fil plastique puisque l’épaisseur de couche est paramétrable jusqu’à 0.10mm. Prévoyez quelques rouleaux d’avance si vous voulez vous offrir une Tour Eiffel ou une 2 CV. Sachez cependant que le volume d’impression est limité à un cube de 20 cm de côté (soit 200 mm, d’où le nom DiscoEasy200).
Les Box, pour des impressions clés-en-main
Pour renforcer le côté easy et convivial de ses machines, Dagoma a eu la bonne idée de développer des services autour, un peu à l’image d’une société qui fournirait le support et qui vendrait ensuite les contenus. C’est ce qui est proposé avec les Box Dagoma, des petits kits en boite qui contiennent tout ce dont vous avez besoin pour créer un objet fonctionnel à partir de pièces à imprimer et d’autres composants, à assembler soi-même. L’aspect communauté n’est pas oublié puisque Dagoma met à disposition une plateforme pour partager ses propres créations en ligne. Dagoma prélève alors une commission de 20% sur les ventes effectuées.
En conclusion
Alors, cette Dagoma est-elle vraiment destinée au grand public ? Oui et non. Oui parce-que son principe de fonctionnement la rend simple à utiliser… quand tout fonctionne bien. Malheureusement tout n’est pas aussi parfait qu’avec un vrai produit industriel pensé et marketé comme tel.
Ainsi le premier modèle qui m’a été prêté refusait obstinément d’imprimer, la faute à une buse qui fonctionnait mal parce-qu’elle était visiblement bouchée. Il faut aussi penser à bien préparer ses impressions, gratter la plateforme pour décoller les traces résiduelles de résine entre chaque impression, et vous n’êtes pas à l’abri cependant de mauvaises surprises. Dans ce cas votre impression est perdue et il faut tout recommencer, car je ne pense pas que l’imprimante soit en mesure de reprendre son travail là où il s’est arrêté.
D’autre part, encore une fois pour un produit grand public, l’ergonomie demande à être améliorée. Il m’a fallu par exemple plusieurs minutes pour trouver l’emplacement sur lequel on branche… le cordon d’alimentation, et l’accès au slot de la carte Micro-SD n’est pas des plus faciles.
Cela étant, j’ai été séduit par cette machine made in France qui dans l’ensemble fait bien le job.
J’aime
- la facilité d’utilisation
- le côté open source et communauté
- le prix raisonnable
- les Box
J’aime moins
- l’aspect usine à gaz
- une certaine apparence de fragilité
- l’absence d’effort sur le design
- l’ergonomie générale