- Skype & l’info divertissement : « Nous vivons à une époque du tout connecté où les gens doivent être productifs de n’importe où, incluant en voiture », estime Ulrich Homann
it-News (Skype & l’info divertissement) – BMW et Microsoft ont annoncé plus tôt ce mois-ci une nouveauté toute particulière pour le système d’info divertissement des futurs modèles de la marque allemande : Skype Entreprise. Une fonction qui s’adresse aux gens d’affaires sur la route, soucieux de ne pas rater une réunion d’équipe.
L’intégration de Skype Entreprise se fera à même le système multimédia iDrive de BMW, et automatisera certaines fonctions du service de messagerie et de conférence numérique. Ainsi, le système émettra une alerte annonçant qu’une rencontre aura bientôt lieu, après quoi il sera possible de se joindre à la téléconférence directement. Une fois l’heure de la rencontre arrivée, la voiture se connectera toute seule à la conférence, sans que le conducteur (ou le passager) ait à indiquer les paramètres de cette conférence.
Pour rendre le processus plus fluide, les abonnés aux services en ligne de Microsoft, notamment Exchange et Office 365, pourront laisser leur voiture lire l’information notée à leur agenda, sur leur liste de tâches et même dans leur carnet d’adresses. Les services de navigation, de messagerie et d’appels, ainsi que l’interface vocale du système iDrive, y auront recours, au besoin.
Une lutte à trois… Plus un
Pour BMW, la manœuvre est limpide : il s’agit d’une façon de plus de cibler les gens d’affaires, une clientèle de professionnels ayant généralement les moyens de s’offrir une voiture un peu plus luxueuse. C’est aussi un incitatif pour les entreprises qui fournissent un tel véhicule à leurs cadres et dirigeants.
BMW ne sera pas la première marque automobile à offrir l’intégration de Skype dans ses véhicules, puisque Volvo a fait la même chose, l’hiver dernier.
Cette dernière pense même aller plus loin avec Microsoft, puisqu’elle envisage d’utiliser Cortana, l’assistant numérique qu’on retrouve notamment dans le logiciel Windows 10 pour ordinateurs personnels, à titre d’assistant vocal pour des véhicules à venir.
Du côté de Redmond, l’entente avec BMW assure une plus grande diffusion de ses logiciels connectés dans le secteur automobile, où Apple, Google et même la canadienne QNX, filiale de BlackBerry, se livrent une rude bataille pour acquérir de nouvelles parts de marché.
« Nous vivons à une époque du tout connecté où les gens doivent être productifs de n’importe où, incluant en voiture », estime Ulrich Homann, un des responsables des services connectés et pour entreprise chez Microsoft. « Tandis que le temps passé dans la circulation atteint des sommets, nous pensons que les véhicules peuvent être plus qu’un simple moyen de transport, et qu’ils peuvent aussi servir de bureaux sur quatre roues, afin d’aider les gens à mieux gérer leur quotidien. »
Une distraction… En attendant la voiture autonome ?
Des études indépendantes ont prouvé qu’avoir une discussion au téléphone, même en « mains libres », représente une distraction qui augmente sensiblement les risques de collision. Dans ce contexte, l’utilisation d’un service de conférence vocale comme Skype peut soulever quelques interrogations.
Chez BMW, on assure que cette nouveauté n’est pas une distraction de plus au volant. Le constructeur allemand estime que ces nouveaux services sont « sécuritaires et fiables », et qu’ils contribueront à améliorer la mobilité des automobilistes.
« Nous offrons une gamme de services connectés qui aident nos clients avec leurs déplacements quotidiens, que ce soit dans la voiture ou ailleurs. L’intégration d’applications de productivité comme Skype et de services personnalisés et contextualisés leur permettra de mieux planifier leurs journées », croit Dieter May, vice-président services et produits numériques chez BMW.
On ne sait pas encore quels modèles de la gamme BMW hériteront de cette nouveauté. Comme plusieurs de ses homologues, dont Audi et Mercedes-Benz, le constructeur allemand se dépêche aussi pour développer des outils de conduite autonome qui permettront au conducteur de ne pas toucher le volant pendant de longs moments, sur l’autoroute, notamment. Peut-être que dans ce contexte, la participation à une téléconférence tout en étant derrière le volant sera une activité moins risquée.