iT-News (BYD) – Le second trimestre a été mauvais pour BYD qui échoue avec une baisse des résultats de l’ordre de 30 %. Le groupe subit de plein fouet la guerre des prix en Chine, mais aussi l’obligation de devoir payer les fournisseurs à temps, alors que les constructeurs ont pris quelques libertés avec leurs obligations financières vis à vis des équipementiers.
Il faut toujours se méfier des trop belles histoires. Et celle de BYD, ce constructeur chinois devenu une véritable machine de guerre, subit son premier accroc. Après des années de croissance remarquable, la marque vient de voir ses bénéfices s’effondrer pour la première fois en trois ans. Le tableau est moins reluisant qu’il n’y paraît, et c’est un véritable coup de frein pour le géant de l’électrique même s’il reste devant Tesla dans certains marchés, dont la Chine. Pour l’heure, l’Europe et les Etats-Unis échappent évidemment à BYD pour diverses raisons : blocages des technologies (USA), droits de douanes élevés et produits qui subissent malgré tout la concurrence locale, notamment sur le Vieux Continent.
BYD, la chute des profits qui fait mal
Les chiffres du deuxième trimestre 2025 sont sans appel. Le bénéfice net de BYD a chuté de près de 29 % sur un an, passant sous la barre des 7 milliards de yuans. Un résultat bien loin des attentes des analystes et surtout, une déconvenue après le premier trimestre record qui avait vu ses profits doubler.
Cette dégringolade s’explique par une situation complexe sur le marché chinois. La guerre des prix, qui fait rage depuis des mois, a forcé le constructeur à rogner sur ses marges. Une situation qui a poussé le gouvernement chinois à sortir de sa discrétion habituelle sur les marchés privés. L’exécutif a en effet débuté une campagne « anti-involution » pour stopper l’hémorragie de la chute des prix. Une guerre si intense que des analystes commencent à prédire qu’il ne restera plus que 5 constructeurs chinois à long terme. Contre des dizaines aujourd’hui. Conséquence : BYD, Tesla et les autres calment doucement le jeu. La plupart des grands groupes se sont même entendus au début de l’été pour s’accorder sur des délais de paiement des fournisseurs à 60 jours maximum, afin de ne pas mettre tous les sous-traitants en difficulté. C’est d’ailleurs ce qui explique en partie les mauvais résultats de BYD au second trimestre, le groupe étant contraint à payer probablement des arriérés chez les fournisseurs.
Et pour couronner le tout, les ventes de voitures électriques sur son propre territoire ont marqué le pas, obligeant BYD à réduire sa production pour la première fois en 18 mois. Le géant a bien tenté de relancer la machine, allant jusqu’à offrir une prime d’un milliard de yuans à ses concessionnaires, mais la sauce n’a pas pris. Le résultat ? Des stocks qui s’accumulent et des usines qui cadencent moins vite.
L’Europe, nouveau souffle pour BYD ?
Face à ce marché local chahuté, BYD n’a plus le choix : il doit impérativement accélérer son expansion à l’international, et notamment en Europe. Le Vieux Continent est en effet un véritable eldorado pour le constructeur, qui y a déjà dépassé Tesla sur plusieurs points. En avril, ses ventes y étaient supérieures à celles d’Elon Musk et l’entreprise chinoise a même dépassé son rival américain en termes de chiffre d’affaires.
C’est sur cette croissance européenne que BYD mise désormais gros. Ses ventes ont explosé sur le Vieux Continent, avec près de 84 000 livraisons depuis le début de l’année, soit une hausse de plus de 250 % en un an. Pour maintenir ce rythme, la marque a misé sur une stratégie maline : exporter ses modèles depuis son usine en Thaïlande pour éviter les lourdes taxes européennes. Et surtout, lancer de plus en plus de modèles hybrides pour éviter les surtaxes douanières, alors que les Européens plébiscitent clairement les hybrides à l’heure actuelle.
L’objectif est clair : installer sa domination avant l’ouverture de ses usines en Hongrie et en Turquie, prévue pour 2026. Une course contre la montre pour ne pas rester prisonnier de son marché domestique et sécuriser son avenir. Mais la route sera longue, et les défis nombreux.