- Ce robot a obtenu la citoyenneté avant les étrangers qui ont travaillé en Arabie saoudite toute leur vie
- Les robots ont-ils plus de droits que certains humains en Arabie saoudite ?
- Selon les chiffres officiels, en 2017 près de 9 millions d’étrangers sont employés dans le pays qui compte 21 millions d’autochtones. Dont Sophia, désormais.
iT-News (Sophia, une femme-robot non voilée) – Riyad vient d’accorder la nationalité saoudienne à un robot humanoïde. Cette première mondiale donne l’opportunité à de vives critiques quant au respect des droits de l’Homme dans ce pays.
Les robots ont-ils plus de droits que certains humains en Arabie saoudite ?
Une polémique est née d’une initiative de Riyad, qui a accordé mercredi la nationalité saoudienne à un robot, Sophia, lors d’une conférence sur les nouvelles technologies.
Sophia est un robot humanoïde, reprenant les traits et la voix d’une femme souriante, construit par l’entreprise Hanson Robotics basée à Hong Kong.
Elle reproduit des dizaines d’expressions humaines, mais utilise également la reconnaissance vocale puis un logiciel simulant la conversation avant de s’exprimer par une synthèse vocale.
Régulièrement invitée pour symboliser et représenter les avancées de la robotique mais aussi de l’intelligence artificielle, elle avait suscité les railleries -voir l’inquiétude de certains- en déclarant, début 2016, vouloir « détruire l’humanité ».
Robots, femmes, travailleurs étrangers…
Mercredi, la conférence Future Investment Initiative lui a offert sa tribune, où l’on apprend lors d’un échange avec un présentateur que l’Arabie saoudite a offert la nationalité à la femme-robot non voilée.
C’est là que le débat sur les droits de l’Homme prend le pas sur le débat sur l’éthique dans les nouvelles technologies. Particulièrement dans un pays où règnent un islam rigoriste et une ségrégation des sexes. Plusieurs observateurs ont relevé que Sophia n’était en l’occurrence pas soumise à la tutelle masculine imposée par la loi aux femmes, qui ne peuvent accomplir de nombreux actes quotidiens sans l’aval d’un homme, généralement le père, le mari ou le frère.
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(« Maintenant que tu es Saoudienne, tu n’as plus le droit de te promener sans ton voile intégral »)
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(Dorénavant un robot saoudien aurait plus de droits que les femmes de ce pays »)
Alors que les femmes saoudiennes luttent pour leur émancipation et viennent seulement d’obtenir le droit de conduire, une autre critique vise cette démarche de Riyad pour un robot : la mauvaise situation des travailleurs étrangers en Arabie saoudite repose sur un système de parrainage où la citoyenneté comme les droits sont bafoués, accusé d’esclavage moderne.